& les Chroniques
Express
La Machine
"Contrôle Total"

"Contrôle Total"
DATES | Sorti le 25/04/2025 | Publié le lundi 9 juin 2025
ET ALORS | "Contrôle Total", le premier album de La Machine, s'écoute comme le best of des deux années passées. Deux années au cours desquelles le duo nous a surpris à la sortie de chacun de ses EPs : tout d'abord par le choix de ses reprises, affichant de manière subtilement provocatrice un goût prononcé pour la variété, majoritairement française (Dani, Jacno, Michel Sardou), le second degré comme fil rouge, réhabilitant au passage le tube planétaire "Vamos A La Playa", lui rendant son sens premier et globalement incompris. Ensuite, par les thèmes abordés dans ses propres compositions, à travers lesquelles, un sourire toujours en coin, La Machine joue à nous faire peur, se nourrissant goulument de nos travers humains ataviques, exacerbés en ce début de vingt-et-unième siècle. On se délecte de ces paroles en français à l'humour évidemment cynique et décalé, de ce chant suffisamment éloigné des projets respectifs des protagonistes pour donner une voix nouvelle à cette machine punitive. Le virus de la Covid-19, dont s'inspire "F.F.P.2" est passé par là, et d'autres suivront nous dit-on. Dès lors, La Machine anticipe les prochains cataclysmes sur fond d’une électro vintage minimale de premier choix, synthés d'origine de rigueur, et pas si froide que cela, en nous avertissant que si nous méritons l'anéantissement, La Machine en sera sa Némésis. Un disque véritablement addictif !

Lisa Gerrard & Jules Maxwell
"Burn"

"Burn"
DATES | sorti le 7 mai 2021 | Publié le lundi 12 juillet 2021
ET ALORS | La pochette pourrait faire penser à celle de la bande originale d’un documentaire animalier ou d’un film, un exercice auquel Lisa Gerrard se plie régulièrement depuis plus de vingt ans, il n’y a cependant pas de connexion au septième art ici. "Burn" est bel et bien le nouvel album studio de Lisa Gerrard, cette fois épaulée par le compositeur Jules Maxwell, également claviériste de de Dead Can Dance en live. Ce nouveau disque rappelle justement le groupe avec son brassage occasionnel de voix, féminine et masculine, Jules Maxwell remplaçant honorablement Brendan Perry à ce poste. Trois ans après "Dionysus", disque franchement raté auquel la chanteuse s’était associée à contre-coeur, "Burn" est une très belle revanche. Électronica et world music se mêlent avec extrême justesse, le disque s’affirme au fil des écoutes clairement plus accessible que les précédents opus de l’Australienne, trop souvent versés dans le sacré. Si la moitié des chansons possède malgré tout cette emphase propre aux génériques de fin, les mélodies sont bien plus aériennes que plombées, et avec ses belles percussions, "Burn" est sans conteste l’album le plus chaleureux et le plus lumineux de la discographie de Lisa Gerrard. À ne surtout pas manquer.

RiLF
"My Beloved Farewell"

"My Beloved Farewell"
DATES | Sorti le 2 octobre 2020 | Publié le lundi 14 décembre 2020
ET ALORS | Il arrive qu’un seul coup d’oeil à la pochette d’un disque en dévoile avec justesse le contenu. "My
Beloved Farewell", le nouvel album de RiLF est de ceux-là. Ce groupe japonais est composé de membres des formations Anoice et Matryoshka : la première est orientée musique instrumentale et néo classique, lorsque la seconde s’adonne à une electronica sur laquelle vient délicatement se poser un chant féminin fragile. L’accord au sein de RiLF est parfait, et les chansons qui prennent ainsi vie s’envolent avec beaucoup de grâce dans un ciel nuageux mais apaisant, proposant une poésie d’une beauté inouïe qui s’inspire de la pop d’avant-garde européenne pour la sublimer par ce petit quelque chose venu d’ailleurs. Nous retrouvons les influences de Sigur Ròs période "Untitled" et "Takk" au service de l’allégresse de "Soraninaru", de l’électronica mélancolique d’"Isolation", des onze minutes de "Someday We Will Find" et sa fin digne d’un feu d’artifice, ou encore de la douce euphorie de "Release You" qui conclut un album dont on ne se lasse pas une seule seconde. S’il n’est que le second disque en dix ans de ce collectif, c’est à coup sûr un chef-d’oeuvre de dream pop à la sensibilité toute japonaise à côté duquel il ne faut pas passer cet hiver.
